Chronique live par François Jupille

V  SILENCE TOUR 2015 / LIVE AU 648 /
Chronique et Vidèos du live par François Jupille de FBJROCK74

PROPHETIE (INTRO) + PSYCHEDELIC CIRCUS
Un nouveau téléviseur, se sentir moins seul….un nouvel aspirateur avalera nos peurs etc…etc… Après avoir coupé le petit cordon ombilical de l’intro, l’astre de feu se prend de tourniole et les matières respirées par V s’entrechoquent et se dispersent sur la piste d’un Psychedelic Circus très propice à la créativité ! C’est ce qui est vraiment intéressant avec Gaby (Basse – Chant), Victor (Batterie- Chant) et Martin (Guitare), leur enclave artistique étant bourrée de compositions personnelles. On détecte chez ce trio une combustion spontanée dotée d’une intense et belle énergie débordante d’idées. Le titre ici présent figure sur : Made in silence, une de leurs réalisations qui a su bouter les braises sans oublier de maîtriser les tisons pour raviver l’incendie. V est issu d’un territoire qui s’étend au cœur des grandes Causses des Midi-Pyrénées. La pompe de son propre système circulatoire, bat quant à elle au rythme des belles Causes et ce d’une chatoyante façon sulfurique avec une honnêteté jamais prise en défaut !

EXOLUNE
Ils triment en Exolune, dans un monde imaginaire en jetant à la face de ceux qui les écoutent des arguments et contre arguments ricochant sous forme de percutants tirs croisés. Victor (batterie) et Gaby (basse) assurent les vocaux dans l’histoire en collant au plus près à la mécanique du braquet idéal. Pendant ce temps Martin à la guitare ne s’en laisse pas conter et place de jolis phrasés, comme pour mieux sortir V d’un contexte où les maux les auraient laissés. Pas question pour autant que le trio se fasse plomber l’âme, le son est direct, spontané, ronflant… Le pékin n’est pas en présence d’un groupe qui envoie des tubes se tâtant le croupion les uns derrière les autres. V compose et sa très belle liberté d’action lui laisse toutes les raisons d’espérer briller sous et avec son Exolune !

SANGUINARIUM
Tu peux prendre leur vie, écraser leurs visages, salir leurs âmes, les souiller ou les baiser etc… etc… Bienvenue dans l’univers de V Ce titre est tiré de : Made in silence » une très belle réalisation, joliment chamarrée, que ces trois mutants ont frontalement affichée sur leur mode d’expression il y a quelques saisons. V sait manipuler la sophistication dans ses propos, les gars sont doués et évitent brillamment de se faire piéger par de foireuses métamorphoses. Le grand atout de V est de savoir se servir de la transfiguration comme un jeu. Dans cette belle traversée des apparences, V fait adroitement plonger ce titre au cœur des excès de la modernité en tentant d’en faire exploser et d’en broyer la mécanique : mais regardez où on est…regardez ce que vous avez fait…Mais regardez et surtout écoutez et imprégnez-vous de ce succulent sanguinarium !

DESOLATION + IMPRO
La déferlante qui pointe le bout de son nez au 648 Café, arrive à tout berzingue de la région Midi-Pyrénées. Le morceau ici présent malgré son titre est tout le contraire de la désolation. Il apparaît comme un véritable moment d’enjouement qui se termine après plus de dix minutes dans un appétissant happening à rallonge ! Propulsé par une rutilante batterie tenue par un éblouissant Victor, V étale une prestation qui à aucun instant ne manque de « pep ». Le contrôle des opérations est également bien assuré par les deux fines gâchettes que sont : Gaby à la basse et Martin à la guitare. V est ballotté dans une salutaire cure d’électrorocks bien assimilés. Les gars savent expurger la frustration et magnifiquement renier le racolage au profit d’une joie de jouer qui fait la part belle à d’exubérants panachages. V est un combo franc du collier, superbement calibré et qui abrite en son sein trois étincelantes personnalités !

BORDER LINE
Dans ce beau procédé d’investigation V prêche avec tout son cœur et toute son énergie. Pas question pour autant d’évangéliser la prestation. Le déclenchement de quelques coups de tonnerre dans ce rock dense, exacerbé et chaleureux est largement suffisant. Ils suivent de très belle façon les traces de leurs fantasmes. De ce coté-là, les gars n’en manquent pas et pas des moindres ! En s’embarquant dans le fort respectable univers de la composition, V évite de trop se donner en pâture à la décalcomanie facile et se repaitre abondamment de reprises de leurs morceaux favoris. V suit gaillardement sa ligne de conduite, propulsé par une effervescente rythmique qui rabat rabat ses braises sur des visages conquis par cet exquis incendie dont le foyer a démarré et continue d’embraser le sud de l’hexagone en n’hésitant pas à joliment remonter vers le nord !

EVOLUTION
L’extravagante aventure de V a été élaboré quelque part du coté de Millau et poursuit gentiment son évolution après l’avoir lancée dans l’univers d’un excitant et resplendissant french-rock ! Les garçons brodent avec foi des thèmes qui réussissent à royalement donner vie à leurs compositions. Victor, Gaby et Martin vont droit devant eux, foncent dans l’horizon échevelé et bigarré de la production alternative et de ses fastes. Ces gars-là sont des concasseurs de rengaines avec de belles syllabes et de justes poncifs. Ils essayent à leur manière de viser juste entre les deux yeux et les deux oreilles. V bouscule le binaire avec une altière vigueur, étalent de judicieux styles de musiques de bons goût. Et comme ces trois lascars n’en manquent pas ils finissent humblement par s’imposer !

ANOTHER BRICK IN THE WALL (REPRISE)
Histoire de faire gaiement planer les flamants roses, V s’amuse à brasser quelques parpaings de son légendaire titre. Pour la petite anecdote il faut repréciser qu’en fait le Floyd n’a rien avoir avec les flamants roses puisque son nom fait en référence à deux pointures du blues : Pink Anderson et Floyd Concil. Ceci étant dit, revenons à nos bestioles du Larzac, puisque c’est de ce coin là que viennent : Gaby (basse et cht), Victor (drums et cht) et Martin (gtr). Le trio a habituellement plutôt tendance à s’exprimer au travers de ses fort belles compositions étalées sur des choses joliment chiadées répondant aux doux noms de : Made in silence et là où les maux nous laissent. Là c’est à une maline chiquenaude envers le standard du Floyd que se livre V, un humble hommage apporté à ce satané wall musical et pour ce qui est de casser des briques on peut faire confiance à ce foutu bon groupe qu’est V !